« Débaptisation » : comment sortir lorsqu’on est déjà dehors ?

Albert Einstein aurait dit : « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » J’avoue que j’aimerais passer à autre chose qu’à ces controverses fumeuses lancées par des chansonniers en mal d’inspiration ou des théologiens en mal d’orthodoxie. A chaque reprise, j’imagine qu’on a touché le fond. Optimisme indécrottable… Désormais, il est question de « débaptisation » : encore un joli barbarisme. Barbarisme lexical et barbarisme théologique. Ça fait beaucoup en un seul mot, non ?

Sachez d’abord, chers amis candidats à la « débaptisation », que votre mot horrible rend dingue mon correcteur automatique d’orthographe, et surtout, que cette démarche n’effacera rien, ni juridiquement, ni sacramentellement. Vous resterez des « malgré nous » comme nous restons des « malgré vous ». Rebelles anti-Benoît, apprenez que le seul effet de votre action citoyenne et vigilante sera une note en marge dans le registre des baptêmes de l’église dans laquelle vous n’êtes jamais entrés autrement qu’en grenouillère. J’espère que ça vous fera plaisir, parce qu’on ne pourra pas faire grand chose de plus. On ne tippexe pas un sacrement donné, c’est comme ça.

Mais ça va changer quoi, au juste ? Rien. Pour nous, vraiment rien. A un point que vous ne pouvez pas soupçonner. J’imagine que votre assistance dominicale était déjà rare, voire inexistante, donc votre absence ne sera pas plus remarquée qu’avant. Pour le denier du culte, je suppose qu’il en allait de même. Tout compte fait, le manque à gagner est donc très relatif…

Alors, vous attendez quoi, au juste ? Qu’on vous dise « Nan, reste ! On va changer le pape et la doctrine pour satisfaire ta paresse intellectuelle et ton sentiment d’être rock and roll ! » ? Bah non : on va rien vous dire ni rien vous concéder du tout : on va juste continuer à croire, espérer et aimer comme on tente de le faire chaque jour, tant bien que mal, et vous laisser à vos revendications à peine dignes d’une fin de banquet « radsoc » sous la IIIème république.

Car si j’ai de l’estime pour ceux qui agissent avec discrétion, j’en ai beaucoup moins pour vous qui brassez du vent en faisant beaucoup trop de bruit avec vos haleines chargées de mots estropiés. Mais tout ce raffut, c’est pour qu’on s’aperçoive de ce qui était déjà en réalité : vous êtes out, baptisés ou non. Votre credo se nourrit des inepties du premier imbécile qui vient vous citer Voltaire et Renan dans la même phrase. Vous n’avez même pas l’humilité du silence : encore faut-il que vous la rameniez. Vous revenez juste pour nous faire remarquer que vous étiez dehors. Et on s’en tape.

Alors, soyez gentils : causez un peu moins fort dans le poste de radio

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.