Voire même…

Dans un précédent billet, j’avais utilisé l’expression « voire même » et précisé – en anticipant des réactions qui n’ont pas manqué par la suite – qu’elle était correcte et non redondante. J’ai reçu effectivement, à plusieurs reprises, des remarques contestant mon choix terminologique. Le Petit Robert, d’ailleurs, déconseille cette tournure. En revanche, le dictionnaire des Pièges et difficultés de la langue française déclare : « Parfois voire même est considéré à tort comme un pléonasme incorrect. En réalité, c’est un archaïsme ».

Je prendrai donc le Grévisse comme juge de paix pour trancher cette question. Il affirme : « On trouve plus souvent dans le même sens voire même, parfois condamné comme pléonastique, mais qui peut alléguer en sa faveur son ancienneté et l’approbation de l’Académie (depuis 1835), ainsi que celle de Littré : Quelques uns, VOIRE MÊME beaucoup, ont voulu prendre leur part de sa gloire (MÉRIMÉE). — Les couteaux et pipes, VOIRE MÊME les chaises, avaient fait leur tapage […] à la fin de chaque couplet (MUSSET). — Je serais bien homme à la manger sans citron ni épices. /  VOIRE MÊME sans sel, répondit le Tyran (GAUTIER). — On est toujours plus faible que n’importe qui dans les chemins, même au comble de la puissance, VOIRE MÊME d’autant plus qu’on est plus puissant, si l’on n’est pas accompagné (JOUHANDEAU). —  Le prolétariat inquiète, VOIRE MÊME terrorise les dirigeants (CURTIS). — Ce remède est inutile, VOIRE MÊME pernicieux. »

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.