Reprenant l’expression de son collègue envoyé spécial à Cannes, le présentateur du Soir 3 vient d’évoquer ce documentaire, présenté au Festival, et qui montre comment Sylvio Berlusconi se serait servi des effets d’un tremblement de terre pour « redorer son image » (sic). On appréciera, au passage, la maestria vocabulaire de ceux qui sont devenus nos maîtres à penser… Quant au film en question – Draquila – c’est la version spaghetti d’un documentaire de Michael Moore : un montage savant de séquences censé convaincre le spectateur du caractère définitivement maléfique du Président du Conseil italien.
S’agit-il d’une œuvre journalistique ou artistique ? Ce genre de question est – je le sais – déplacé lorsque s’engage la lutte contre l’hydre réactionnaire et mafieuse. L’intellectuel engagé est, du fait même de son ancrage à gauche, au dessus de ces distinctions byzantines. Il tutoie les muses et n’a, par conséquent, aucun compte à rendre au vulgum pecus qui préfère La Méthode Cauet à Des Mots de Minuit. Et celui qui ne s’emballera pas d’enthousiasme citoyen pour cette entreprise révèlera ainsi la bassesse de son âme, prête à se vendre au mieux-disant côté biffetons. Le soutien de Télérama, Arte et Les Inrockuptibles est acquis d’avance pour la réalisatrice, cela va sans dire…
Sauf que tous ces gens – professionnels des médias ou obscurs blogueurs –, qui voient dans leur détestation de Berlusconi ou de Bush une sorte de marque de vertu, me font presque rire. Enfin, pas tout à fait : ils n’ont que très peu d’humour, et ne pratiquent jamais l’autodérision comme George Walker et Sylvio, eux, sont capables de le faire. Aussi, plus j’entends ces attaques convenues – qui n’exposent heureusement pas leurs auteurs à un danger comparable à celui de leurs homologues chinois ou cubains – plus ma sympathie pour ces hommes politiques va grandissant.
Au fond, ils incarnent le genre de candidat pour qui je voterais : un type marrant dans un costume bien coupé, qui nous gratifierait régulièrement de ces « dérapages » qui font grincer les dents des saints du politiquement-correct. Et tout le monde y trouverait son compte : même les pamphlétaires maladifs qui n’auraient plus à se creuser la tête pour concourir pour le Prix Pulitzer ou pour une Palme d’Or à Cannes…
Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.