La politique, croyez-moi, ça ne s’improvise pas. C’est un art bien trop complexe pour des gens comme vous et moi, surtout vous. Car il faut savoir conjuguer culture générale, intelligence, aisance gestuelle, bronzage, et tout. J’en veux pour preuve cette prestation époustouflante d’un futur – ancien maintenant – président de la Vème République qui, en l’espace d’une minute, se mit dans la poche la jeunesse entière du pays pour plusieurs décennies.
Tout d’abord, il montra qu’il était en phase avec les goûts des teenagers – qui seraient un jour des électeurs, faute d’être des bacheliers – en invitant leur idole à tous, Madonna – c’est la dame très blonde aux gros sourcils noirs –, avec qui il se la joua cool. Ensuite, il se livra à un exercice de mimétisme saisissant en se mettant à parler le même langage qu’eux, en des termes – « C’est vraiment chic… », « C’est vraiment sympa… » – probablement soufflés par un expert en communication transgénérationnelle qui glandouillait au CNRS.
Comment s’étonner, dès lors, du triomphe auquel il fut porté par cette même jeunesse qui, lorsqu’elle eut obtenu l’âge de voter, le plébiscita pour deux quinquennats – dont l’un dura même sept ans ! – avec des scores insolents qui feraient verdir pas mal de chefs du parti unique de contrées exotiques que je ne nommerai pas ?
Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.