Ceux qui pensent que le foot est un sport se trompent lourdement : c’est une religion. En France, le chiffre des pratiquants parmi les footballeurs ne dépasse pas, comme chez les catholiques, les 10%. Mais l’incompétence dans l’un ou l’autre domaine – pensons à Caroline Fourest – n’empêchera pas le vulgum pecus de se croire apte à donner des leçons aux personnes formées.
C’est donc en vertu de cette prétention largement répandue que je me permets de proposer ma panoplie de réformes pour sauver l’équipe de France. La mise en œuvre de ces quelques mesures saurait remettre, à coup sûr, les Bleus sur le chemin de la victoire, histoire de changer. N’ayant pu obtenir, moi aussi, un rendez-vous à l’Élysée hier afin de faire part de mes propositions à notre président, je les publie ainsi, à la manière d’une lettre ouverte. Voici mon plan de sauvetage en 5 volets.
1° Introduction de la discrimination positive au sein du football mondial : dorénavant l’équipe de France jouera avec 14 joueurs sur le terrain. On le sait, l’égalité en nombre n’équivaut pas à l’égalité des chances.
2° Utilisation des nouvelles technologies dans l’entrainement : les séances sur le terrain seront écourtées au profit de simulations sur Playstation. Au besoin, le match de FIFA World Cup pourrait être remplacé par une partie de Grand Theft Auto.
3° Abaissement de l’âge de maturité sexuelle : le joueur a besoin d’épanouissement affectif afin d’être performant sur le terrain. Ne laissons pas des tabous présoixantehuitards et des juges tatillons l’empêcher de partager des moments d’intimité avec ses admiratrices les moins farouches.
4° Modification des règles du jeu : la petite pichenette de la main sera désormais autorisée afin de gâcher moins d’occasions de but. Le coup de boule sera, lui aussi, permis lorsque ton vis-à-vis adverse vient de traiter ta sœur.
5° Assistance juridique permanente pour les stars du ballon rond. Qu’il soit sur la pelouse d’entraînement ou dans la salle de conférence de presse, chaque joueur sera accompagné d’un avocat pour répondre aux questions des journalistes ou pour négocier avec le sélectionneur national. On pourrait même envisager la présence d’un détective chargé d’identifier le traître qui sévit dans l’équipe.
Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.