Comment ne pas avoir envie de rigoler devant ces échoppes hype du Marais ou de Saint-Germain-des-Prés ? Ambiance : grand local vide, murs blancs, sol en béton ciré et un portant au milieu de la pièce. Pardon, du showroom ! Et quatre ou cinq T-shirts qui pendouillent sur des cintres. En accrocher davantage ferait cheap. Ne vous avisez pas de demander s’il y a le même modèle en XL : on n’est pas chez Décathlon ! Quant à la taulière : une créature austère et évanescente qui hante les lieux, allant et venant de la cabine d’essayage au tiroir-caisse. Elle est forcément vêtue de noir : c’est le dress code exigé pour vendre des raretés en jersey au prix d’un RMI.
J’aime flâner, en passant d’une vitrine de boutique à celle d’une galerie d’art contemporain. Elles ont quelque chose du magasin de farces et attrapes, le côté joyeux en moins. Car le commerce branché exige que l’on escroque le chaland avec un air grave et prétentieux. Question de conscience professionnelle…
Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.