Pilote automatique

Je viens vous présenter de très plates excuses. Car je reconnais le cynisme dont j’ai fait preuve, récemment, vis-à-vis des perpétuels indignés qui sortent manifester avant de savoir pourquoi. J’ai blessé certains de ces abonnés du calicot dont le principal mérite consiste à financer l’industrie du fanion et de la casquette sérigraphiés.

En effet, ces marathoniens des combats convenus ordonnent leurs colères en fonction des sondages d’opinion et n’empruntent que les pistes vertes ou rouges soigneusement balisées par les médias et les imprimeurs (si le baromètre indique « beau temps », bien sûr). Contrairement aux individus passifs et indifférents tels que celui qui se trouve actuellement devant mon écran 19 pouces –  fabriqué probablement dans des conditions sociales douteuses afin de préserver mon pouvoir d’achat –, ils n’hésitent pas à louper un épisode de leur feuilleton télé favori (qui sera rediffusé demain soir) afin de se dissoudre dans la vigilance citoyenne, sans faire de grumeaux dans la pâte.

Malheur aux indécis, aux émetteurs de bulletins blancs, aux individualistes et à ceux qui cherchent la petite bête : liberté, justice et acquis sociaux n’attendent pas ! L’autocar du retour non plus.

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.