En ces heures sombres de pandémie, les murs ont des oreilles. On voit resurgir ces contribuables exemplaires qui reprennent les bonnes vieilles habitudes – peut-être ataviques – consistant à dénoncer le voisin aux autorités, au cas où. « Sur un malentendu, ça peut marcher. » affirmait Jean-Claude. Particulièrement lorsqu’il s’agit du murmure des orgues de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ce conservatoire idéologique d’un catholicisme hibernatus qui aurait préféré que la Parousie se déroule au XIXe siècle, dernier délai. Voilà que ses paroissiens auraient péché contre la crainte du coronavirus. Concernant le respect des mesures barrière, on a été bien moins pointilleux dans d’autres circonstances – funérailles ou marches blanches – : les protagonistes y sont généralement beaucoup plus vindicatifs dès qu’on les contrarie que le VLM en loden.
Certains médias ont fait une croix sur la déontologie afin de se payer les « adorateurs de Pâques » qu’il est bon d’épingler dès qu’une occasion se présente, progressisme oblige. Mais quand c’est Le Point qui lance les hostilités, on voit une quasi-union sacrée à sa gauche se mettre à sa suite en faisant l’impasse sur le fact-checking d’ordinaire tant vanté.