Catégorie : Vote

Aux grands hommes, la patrie reconnaissante

Un journal du dimanche dont je tairai le nom vient de publier son Top 50 des personnalités préférées des français, palmarès dont lesdits français attendent la publication annuelle avec une impatience douloureuse, tant cette information – qui sera aussitôt relayée et commentée par les médias hexagonaux – leur sert de boussole dans la vie de tous les jours. Car le chaland, devenu quelque peu oisif et paresseux depuis qu’il s’est mis à sécher l’assemblée paroissiale, cherche de quoi meubler le jour du Seigneur avec quelque chose de plus nourrissant que le sempiternel bilan des matches de foot de la veille. Il aime qu’on lui parle de ces people qui rendent sa vie plus belle et l’aident à croire en la bonté intrinsèque de l’être humain.

Et chaque année, il voit réapparaître les mêmes noms dans ce martyrologe laïc : ceux de ses compatriotes qui, malgré le taux d’imposition cruel auquel ils sont assujettis, ont su garder intacte leur compassion envers leurs semblables – ou quasi – qui les regardent à la télé. On se rappellera toutefois la présence jadis récurrente, à la tête de ce classement, de l’Abbé Pierre, ancien député à l’accoutrement rustique, qui fut donc non seulement un homme politique – statut normalement proscrit pour atteindre le sommet de ce Top 50 – mais aussi catholique, d’une façon suffisamment théâtrale et anticléricale pour pouvoir néanmoins susciter la sympathie de la ménagère de moins de 50 ans et son époux qui n’ont cure de doctrine papiste.

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Les maçons du cœur

Il y a tout juste cinquante ans, les dirigeants est-allemands durent ériger un mur afin d’endiguer l’afflux d’occidentaux avides de collectivisme et de folles virées en Trabant. Force est de constater que ledit mur fut d’une redoutable efficacité, au vu du nombre dérisoire de transfuges vers ce paradis communiste.

Votez MDR !

Certains estimeront qu’un parti politique comme celui-ci ridiculise la démocratie. Je pense, au contraire, qu’il l’illustre parfaitement.

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.

Des nouvelles pas très Frêche

Georges Frêche n’est plus. Vous devez être au courant, j’imagine. Je mentirais en affirmant que sa disparition m’a bouleversé. En cela, je me rapproche de Marine Aubry, une fois n’est pas coutume. Toutefois, le don que possédait cet homme truculent pour indigner les tartuffes qui dirigent son parti depuis le QG, rue de Solférino, lui avait valu une certaine sympathie de ma part. Ses « dérapages » – selon la terminologie aujourd’hui consacrée – faisaient tâche au sein d’un bord politique qui se drape d’un angélisme de façade. D’un autre côté, ces mêmes dérapages arrangeaient bien ceux de ses camarades qui tentaient de se débarrasser de ce trublion à la nuque raide et au verbe haut – et pas toujours très fin.

Un de ses derniers faits d’armes fut l’installation, dans sa ville de Montpellier, de ces statues – assez moches – de personnages politiques ayant marqué le XXème siècle. La présence de Lénine et celle à venir de Mao parmi ce panthéon firent grincer les dents de pas mal de gens qui, à quelques dizaines de millions de morts près, savent à quel point le bilan du communisme est « globalement positif ». Si encore lesdites statues avaient la fière allure de celles produites dans le bel esprit réaliste-socialiste, on aurait pu admettre…

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Solidaires ? Non : grégaires !

Je viens vous parler d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître. Le ministre de l’Éducation Nationale d’alors s’appelait Monory, mais il se fit voler la vedette par son délégué chargé de l’enseignement supérieur, Alain Devaquet. Ce dernier profita de son passage éclair au gouvernement pour énerver une bonne partie de la jeunesse – il eût été bien sot de s’en priver. Et c’est une bavure policière, rue Monsieur le Prince, qui mit fin aux jours d’un malchanceux allergique aux coups de matraque, ainsi qu’au projet de loi qui avait déclenché l’ire estudiantine.

Entretemps, les manifestations se multiplièrent, au rythme du désormais célèbre « … si tu savais, ta réforme, où on s’la met… ». Dans mon lycée, un quarteron d’élèves au charisme dévoyé nous répétait scrupuleusement les mots d’ordre que des adultes avaient mis dans les crânes. Une prof d’histoire-géo – physique ingrat et pull-over rouge – tenait lieu de commissaire politique. Ensemble, ils galvanisaient leurs camarades et les exhortaient à lutter contre le Mal, c’est-à-dire le RPR.

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Passe-passe herméneutique

À l’instar du test de Rorschach, les déclarations publiques du Pape donnent lieu à de surprenantes interprétations dans lesquelles l’objectivité tient moins de place que les fantasmes, ressentiments ou obsessions. Le lecteur idéologue y trouve ce qu’il y cherchait, après une scrutatio opérée en stricte diagonale, en se contentant de grappiller les quelques mots qui blessent. On obtient alors des perles d’exégèse, issues d’un art plus proche de la gymnastique acrobatique que de la science littéraire. Démonstration ci-dessous.

Extrait n°1
« Ce vœu, l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive. »

Extrait n°2
« C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. »

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Playlist

La politique, tu y as cru dès que tu as capté que le Père Noël n’existait pas. Tu as vite compris que les partis ne travaillaient que pour le bien commun et pour un monde meilleur. Reconnais que nous avons la chance, ici, d’avoir une offre autrement plus fournie que pas mal de pays dans lesquels on économise le papier en n’autorisant qu’un seul parti à se présenter aux élections. Au fond, notre problème est qu’on ne sait que choisir, dans cette profusion d’enthousiasme, d’altruisme et de compétence. Les professions de foi superbement mises en musique ci-dessous vont peut-être t’aider à forger ta conscience militante…

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.