« We are in a deep shit ! » – traduisez par « Nous sommes dans un embarras considérable » : les Femen viennent d’être lâchées par leur principal mécène, un milliardaire qui a fini par se lasser de leurs simagrées hystériques. Cet aveu des célèbres militantes « sextrémistes » me plonge dans la stupeur. J’avais sans doute été naïf de les croire lorsqu’elles affirmaient financer leur combat contre le patriarcat et la religion grâce à la seule vente de tee-shirts, de bracelets Rainbow Loom et de cakes à la sortie de la messe. Pourtant, leurs émoluments ne sont pas excessifs : leurs apparatchiks sont payées un SMIC-jeune pour montrer leurs seins, les supplétives ne s’exhibant que pour la gloire.
N’empêche que le pouvoir judiciaire commence à leur demander des comptes. L’État de droit – avec lequel elles ne sont pas familiarisées – vient se rappeler à leur bon souvenir. Car juridiquement parlant, elles en étaient restées à « Il est interdit d’interdire », estimant probablement que les pavés de Mai 68 avaient rendu Codes Civil et Pénal caduques. Cette indigence cérébrale qui vient s’ajouter à un sentiment de toute puissance et à une idéologie de far-west les rend étanches à toute forme de rationalité. Les tables rondes et autres disputatio philosophiques n’ont jamais été leur dada : le body-painting est plus approprié pour étaler un vocabulaire qui dépasse à peine 100 mots, même avec les gros. Du coup, elles ont systématiquement opté pour des modes d’action spectaculaires, souvent violents, toujours vulgaires.