Étiquette : euthanasie

L’œil de Caïn

Les derniers instants de sa vie auront été l’objet d’âpres batailles juridiques dont il ne pouvait avoir conscience. Des adultes de haut rang se disputaient pour savoir s’il avait le droit d’espérer des soins ou s’il finissait par coûter un peu trop cher à l’assistance publique. Bien entendu cela n’était pas formulé dans des termes aussi crus : les amis de l’euthanasie ont appris à utiliser les subtilités de la com’ en évitant les mots qui blessent. Bien que sa maladie ne fût pas clairement identifiée, on nous affirmait qu’il n’existait aucun espoir pour qu’il puisse aspirer à une vie normale, cool et surtout financièrement correcte. En gros, le débrancher, c’était lui rendre service. S’il avait pu s’exprimer, il aurait même dit « merci ».

Le petit Alfie est mort. Il a quitté ce monde étrange dans lequel ceux qui se prétendent « humanistes » sont si prompts à donner la mort aux plus faibles. On ne peut pas vraiment compter sur ces derniers pour cotiser ni pour booster la croissance économique. En plus, ils ne votent pas.

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Piqûre de rappel

Verdict : acquitté. Un tonnerre d’applaudissements retentit dans la salle. Quelques instants plus tard, le Dr Bonnemaison sortait du tribunal au milieu d’une haie d’honneur formée par son fan-club. C’est tout juste si les euthanasiés n’ont pas surgi de leurs tombeaux pour venir rendre grâces à leur bienfaiteur. Des esprits chagrins s’étonneront peut-être de la clémence du jury face à de tels faits. « Dura lex, sed lex », c’était avant.

On a même entendu la satisfaction de certains ministres – dont celle en charge de la Santé – après un tel jugement. L’euthanasie pour tous, c’est maintenant. Enfin, pas tout à fait encore : la grande faute à l’Église catholique, dixit le président de l’ADMD. Sous des faux airs de chanteur d’opérette, ce dernier fait ici montre d’un humour digne du meilleur comique-troupier – comment, en effet, le soupçonner de se livrer involontairement à un anachronisme aussi grossier ? Notre homme a fait des études. Il sait bien à quel point ses chefs s’interdisent la moindre marque de respect à l’égard des pratiquants du dimanche. Un souverain normal ne se rendra jamais à Canossa, y compris en jet privé. À l’inverse, on l’aura vu parmi tous les candidats à l’Élysée courir pieds nus rue Cadet pour solliciter la bénédiction des membres du Grand Orient.

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