Étiquette : Femen

Bras d’honneur

Quand Anne Hidalgo reçoit des maçons à l’Hôtel de Ville de Paris, ce n’est pas nécessairement pour refaire l’enduit des murs ou colmater quelque fissure dans son palais presque royal. Parfois, c’est uniquement pour son bon plaisir, à condition que les maçons en question portent sautoir et gants – le bleu de travail et le bob, elle trouve ça moins sexy.

Son quartier général est une sorte de bunker idéologique bien à l’abri de la trivialité vécue par les citoyens. Parmi tous les fléaux qui s’abattent sur la populace, le dernier en date est la prolifération des rats, bestioles nihilistes qui n’ont même pas la décence d’épargner les quartiers pittoresques de la capitale. D’aucuns y discerneront un châtiment divin pour punir les électeurs d’Anne Hidalgo, d’autres n’y verront que la conséquence de la saleté ambiante. Pendant ce temps-là, à la mairie, on célèbre Che Guevara et les Femen, le guérillero sanguinaire et les baudruches hystériques, on organise des visites de musée à poil et du bal musette dans les cimetières.

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No future for you !

« We are in a deep shit ! » – traduisez par « Nous sommes dans un embarras considérable » : les Femen viennent d’être lâchées par leur principal mécène, un milliardaire qui a fini par se lasser de leurs simagrées hystériques. Cet aveu des célèbres militantes « sextrémistes » me plonge dans la stupeur. J’avais sans doute été naïf de les croire lorsqu’elles affirmaient financer leur combat contre le patriarcat et la religion grâce à la seule vente de tee-shirts, de bracelets Rainbow Loom et de cakes à la sortie de la messe. Pourtant, leurs émoluments ne sont pas excessifs : leurs apparatchiks sont payées un SMIC-jeune pour montrer leurs seins, les supplétives ne s’exhibant que pour la gloire.

N’empêche que le pouvoir judiciaire commence à leur demander des comptes. L’État de droit – avec lequel elles ne sont pas familiarisées – vient se rappeler à leur bon souvenir. Car juridiquement parlant, elles en étaient restées à « Il est interdit d’interdire », estimant probablement que les pavés de Mai 68 avaient rendu Codes Civil et Pénal caduques. Cette indigence cérébrale qui vient s’ajouter à un sentiment de toute puissance et à une idéologie de far-west les rend étanches à toute forme de rationalité. Les tables rondes et autres disputatio philosophiques n’ont jamais été leur dada : le body-painting est plus approprié pour étaler un vocabulaire qui dépasse à peine 100 mots, même avec les gros. Du coup, elles ont systématiquement opté pour des modes d’action spectaculaires, souvent violents, toujours vulgaires.

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Les idiotes inutiles

« Mais si l’émotion est grande, c’est que certains faits divers n’en sont pas, même lorsqu’ils sont l’œuvre d’un fou. En tout cas, elle permet d’aborder un climat qui laisse craindre ce genre de passages à l’acte. » Extraits de leur contexte, ces mots de Caroline Fourest pourraient sembler pertinents. Malheureusement, la lecture de son article nous montre notre opinioniste patentée se prendre une nouvelle fois les pieds dans le tapis. Le ton sentencieux dont elle use chroniquement parvient néanmoins à la faire passer pour compétente aux yeux de quelques gogos qui prennent le politiquement correct pour de la libre-pensée. Mais les diagnostics qu’elle pose d’un ton sans appel sont le plus souvent à côté de la plaque, sauf parfois où elle dit vrai comme le fait deux fois par jour une montre arrêtée.

Tout récemment, une église de mon quartier a été soigneusement vandalisée. Le coupable court toujours et je me garderai bien d’en faire un portrait robot idéologique comme cette dernière n’hésita pas à le faire dans d’autres circonstances. Si ça se trouve, il n’est même pas abonné à Charlie Hebdo… Mais l’ambiance est là. Les chiffres aussi, d’ailleurs : 80 % des « atteintes aux édifices religieux et aux sépultures » concernent des sites chrétiens. La couverture médiatique qui en est faite demeure toutefois confinée à la rubrique des chiens écrasés. Quant à l’indignation, elle n’a pas atteint ni l’Élysée, ni Matignon, ni même la rue de Solférino, lieux pourtant prompts à dégouliner de vertu outragée.

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Au pilori

En apprenant que des plaintes seraient déposées à l’encontre du SM, nombre de libertins encagoulés ont été plongés dans un profond désarroi. Leur hobby n’aurait-il désormais plus droit de cité ? Certains de leurs coreligionnaires, plus férus en matière juridique, ont tôt fait de les rassurer : SM signifie aussi Syndicat de la Magistrature.

Car il se trouve que ledit SM dispose d’un local. La décoration y est spartiate comme dans tout local syndical qui prône l’intégrité, l’indépendance et l’incorruptibilité. Malheureusement, après le probable visionnage d’un épisode de D&CO, l’un des membres de cette confrérie en robe à épitoge herminée s’est cru récipiendaire du charisme de Valérie Damidot et s’est attaqué, sans complexe, à la décoration du lieu afin d’y apporter cette french touch qui rappelle au monde entier que notre patrie est celle de Fouquier-Tinville.

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Les Femen ont-elles une âme ?

Quel talent, ces Femen ! Parvenir à incarner avec une telle intensité la vulgarité, l’inculture et l’imbécilité réunies force le respect. Bon, il est peu probable qu’elles aient eu à pratiquer la méthode de Stanislavski pour réussir cette performance : leur numéro d’hystérie extatique ne tient pas du rôle de composition. Mais elles veulent faire parler d’elles et l’on ne peut nier qu’elles y parviennent et, ce, sans jamais tomber dans la finesse.

Récemment, elles avaient organisé un show à Milan. Voulant mettre un coup de pression à Berlusconi qui présentait sa candidature aux dernières élections législatives, elles étaient arrivées désapées, peinturlurées et belliqueuses comme à leur habitude. Elles scandaient « Basta Sylvio », imaginant naïvement bouter l’animateur des soirées « bunga bunga » par la seule force de trois paires de nénés.

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Salut l’artiste !

La semaine passée, la célèbre Caroline Fourest a été promue chevalier de l’ordre des Arts et Lettres. Bien entendu, cette info ne pouvait pas laisser la clique réactionnaire indifférente. Sur les réseaux sociaux, chacun y allait de son petit commentaire sur l’opportunité de cette décoration, le plus souvent pour évoquer le décalage entre la suffisance fourestienne sur la forme et son insuffisance sur le fond.

De fait, ses prestations médiatiques la font apparaître moins comme une journaliste que comme une militante. Lorsqu’elle guerroie contre l’obscurantisme, l’objectivité pâtit salement. Quant à l’exactitude factuelle et la rigueur intellectuelle, elles sont à chercher du côté des dégâts collatéraux. Quand ses copines Femen font irruption au milieu d’une manifestation organisée par des catholiques traditionalistes en vociférant et en vidant des extincteurs sur la foule, notre trouvère en fait une geste dans laquelle la réalité vient elle aussi subir quelque violence. Ainsi, les furies dépoitraillées voient leur action qualifiée de « protestation pacifique et drôle ». Et les messages qu’elles arborent peints sur leurs torses –  « FUCK GOD », « FUCK CHURCH » et plus si affinités… – deviennent autant de « slogans humoristiques ». Décidément, Caroline aime la rigolade. Et pas trop fine, s’il vous plaît.

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