Étiquette : féminisme

Sous-pape

Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Rien de nouveau dans ta boîte aux lettres, excepté les prospectus publicitaires pour l’hypermarché et la salle de sport voisins ? Toujours pas de réponse à ta candidature spontanée pour le siège épiscopal de Lyon ? Tu n’avais pourtant pas tardé pour faire savoir que tu possédais les compétences idoines, prenant de vitesse le Pôle Emploi du Saint Siège qui n’avait pas encore publié de petite annonce. Maintenant, on est en pleine période de vacances scolaires ; peut-être te faudra-t-il patienter jusqu’à la rentrée si ta missive atterrit sur le bureau du Pape tandis que celui-ci farniente à Castel Gandolfo. J’espère, d’ailleurs, qu’il sera bien reposé quand il en prendra connaissance, à son retour. S’il se fend d’une bulle te concernant, ton plan de carrière ecclésial pourrait en prendre un sale coup.

As-tu bien pensé à joindre ton CV ? Celui-ci présente un brillant cursus biblique et théologique. D’aucuns en conclueront hâtivement que tes propos tiennent la route. Malheureusement, les diplômes ne préservent ni de l’hérésie ni de l’idéologie et encore moins des poussées de mégalomanie. Regarde le frère Hans qui, depuis un quart de siècle, s’est lancé dans son combat desepéré – mais lucratif – contre l’Église. Oui, contre l’Église : en s’en faisant l’accusateur, avec une bonne foi qui laisse à désirer. Car lorsqu’ils débitent des contre-vérités à tour de bras, les sachants n’ont pas d’excuse. Voici que tu déclares : « C’est une proposition qui décoiffe et questionne profondément l’Église. Mais il faut bien comprendre que je suis quelqu’un d’intérieur à l’Église. J’ai une compétence affirmée. » Une compétence en quoi ? En coiffure ?

Continuer la lecture

De Charybde en Scylla

Le féminisme, c’est quoi, au juste ? Personne ne sait trop, en vérité. Car celles qui s’en réclament n’ont pas toutes le même panthéon. Si le combat jadis mené par les Suffragettes force mon respect, j’avoue que celui des « tricoteuses » ne m’emballe pas autant. La stratégie fonctionne ainsi, d’ailleurs : aujourd’hui, les militantes les plus véhémentes essaient de nous faire croire qu’il n’est pas possible d’exercer le moindre tri au sein de tout ce qui fut l’objet des revendications féministes : c’est tout ou rien. Beaucoup estiment que l’avortement légalisé participe du même mouvement que le droit de vote accordé aux femmes ou l’égalité salariale dans l’entreprise. Je ne suis pas de cet avis.

Nous avons tous entendu parler de ces américaines qui jetèrent leurs soutiens-gorge pour exprimer leur refus d’une esthétique qui leur aurait été imposée par la gent masculine. Certaines finirent par rejeter toute forme de féminité – reflet évident de l’ancestrale domination phallocrate qui réduit la femme à un ornement – pour parvenir à la silhouette d’un sac de ciment. Après tout, pourquoi les hommes auraient-ils le monopole de la moustache et des cheveux en brosse, sur les chars fleuris paradant sur les Grands Boulevards ?

Continuer la lecture