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Sous-pape

Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Rien de nouveau dans ta boîte aux lettres, excepté les prospectus publicitaires pour l’hypermarché et la salle de sport voisins ? Toujours pas de réponse à ta candidature spontanée pour le siège épiscopal de Lyon ? Tu n’avais pourtant pas tardé pour faire savoir que tu possédais les compétences idoines, prenant de vitesse le Pôle Emploi du Saint Siège qui n’avait pas encore publié de petite annonce. Maintenant, on est en pleine période de vacances scolaires ; peut-être te faudra-t-il patienter jusqu’à la rentrée si ta missive atterrit sur le bureau du Pape tandis que celui-ci farniente à Castel Gandolfo. J’espère, d’ailleurs, qu’il sera bien reposé quand il en prendra connaissance, à son retour. S’il se fend d’une bulle te concernant, ton plan de carrière ecclésial pourrait en prendre un sale coup.

As-tu bien pensé à joindre ton CV ? Celui-ci présente un brillant cursus biblique et théologique. D’aucuns en conclueront hâtivement que tes propos tiennent la route. Malheureusement, les diplômes ne préservent ni de l’hérésie ni de l’idéologie et encore moins des poussées de mégalomanie. Regarde le frère Hans qui, depuis un quart de siècle, s’est lancé dans son combat desepéré – mais lucratif – contre l’Église. Oui, contre l’Église : en s’en faisant l’accusateur, avec une bonne foi qui laisse à désirer. Car lorsqu’ils débitent des contre-vérités à tour de bras, les sachants n’ont pas d’excuse. Voici que tu déclares : « C’est une proposition qui décoiffe et questionne profondément l’Église. Mais il faut bien comprendre que je suis quelqu’un d’intérieur à l’Église. J’ai une compétence affirmée. » Une compétence en quoi ? En coiffure ?

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Bras d’honneur

Quand Anne Hidalgo reçoit des maçons à l’Hôtel de Ville de Paris, ce n’est pas nécessairement pour refaire l’enduit des murs ou colmater quelque fissure dans son palais presque royal. Parfois, c’est uniquement pour son bon plaisir, à condition que les maçons en question portent sautoir et gants – le bleu de travail et le bob, elle trouve ça moins sexy.

Son quartier général est une sorte de bunker idéologique bien à l’abri de la trivialité vécue par les citoyens. Parmi tous les fléaux qui s’abattent sur la populace, le dernier en date est la prolifération des rats, bestioles nihilistes qui n’ont même pas la décence d’épargner les quartiers pittoresques de la capitale. D’aucuns y discerneront un châtiment divin pour punir les électeurs d’Anne Hidalgo, d’autres n’y verront que la conséquence de la saleté ambiante. Pendant ce temps-là, à la mairie, on célèbre Che Guevara et les Femen, le guérillero sanguinaire et les baudruches hystériques, on organise des visites de musée à poil et du bal musette dans les cimetières.

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