Étiquette : rigolade

Antioxydants

Au milieu de cette immense pelouse artificielle, vingt cinq types au garde-à-vous devant un ballon. C’est du sérieux : on parle de foot. Ce samedi soir se joue la finale de la Coupe de France de football, solennité religieuse s’il en est. Le Président de la République en personne est dans les tribunes ; son absence relèverait probablement du cas de la « haute trahison » prévu par la Constitution. Tout le monde est là, surtout les sponsors.

Mais chut. Avant de lâcher les fauves, on se recueille dans le stade. Les haut-parleurs demandent à la foule de garder un moment de componction en mémoire des victimes de l’attentat qui vient de toucher Manchester. Vingt trois personnes sont aujourd’hui mortes dans ce carnage : des familles avec des enfants et des ados peut-être pas tous faciles. Des gens normaux qui venaient assister à un concert sans se douter qu’un illuminé avait planifié de transformer la salle de spectacle en boucherie. Le silence se fait.

La veille du match, une trentaine d’Égyptiens se sont fait massacrer dans un bus par d’autres exécuteurs des basses œuvres de Daesh. Cette fois encore, les enfants n’ont pas été épargnés. Cependant, ces Coptes n’ont pas eu l’honneur de la commisération du speaker du stade qui se faisait, à cet instant, la voix officielle du pays des droits de l’Homme et du supporter. Les gentils organisateurs du Stade de France avaient certainement eu vent du carnage mais ils n’ont pas jugé bon de disperser leurs suffrages au-delà de la Méditerranée. Charité bien ordonnée…

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« Débaptisation » : comment sortir lorsqu’on est déjà dehors ?

Albert Einstein aurait dit : « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » J’avoue que j’aimerais passer à autre chose qu’à ces controverses fumeuses lancées par des chansonniers en mal d’inspiration ou des théologiens en mal d’orthodoxie. A chaque reprise, j’imagine qu’on a touché le fond. Optimisme indécrottable… Désormais, il est question de « débaptisation » : encore un joli barbarisme. Barbarisme lexical et barbarisme théologique. Ça fait beaucoup en un seul mot, non ?

Sachez d’abord, chers amis candidats à la « débaptisation », que votre mot horrible rend dingue mon correcteur automatique d’orthographe, et surtout, que cette démarche n’effacera rien, ni juridiquement, ni sacramentellement. Vous resterez des « malgré nous » comme nous restons des « malgré vous ». Rebelles anti-Benoît, apprenez que le seul effet de votre action citoyenne et vigilante sera une note en marge dans le registre des baptêmes de l’église dans laquelle vous n’êtes jamais entrés autrement qu’en grenouillère. J’espère que ça vous fera plaisir, parce qu’on ne pourra pas faire grand chose de plus. On ne tippexe pas un sacrement donné, c’est comme ça.

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