La donna è mobile

Il y a quelques jours, lors d’un débat télévisé, la vidéo d’une chanson de Diam’s fut passée en guise d’illustration sonore, avant que les gens sérieux ne prennent la parole. Visiblement, notre diva de la rime pauvre reçut l’inspiration des muses du texte engagé avant de produire cette mélopée qui  restera, à coup sûr, dans les annales de la chanson réaliste. Toutefois, je persiste à rester dubitatif devant la pertinence des positions qui y sont exprimées.

Passons sur les lyrics empreints d’une vulgarité qui n’a rien à envier à certains de ses collègues masculins…

Passons sur le niveau poétique de l’opus : un fastidieux name-dropping de marques emblématiques de ce qui est supposé être son univers à elle…

Passons sur une vision manichéenne et surprenante de la société, dans laquelle le dealer est quasiment présenté comme un Robin des Bois des temps modernes…

En revanche, arrêtons-nous un peu sur la cohérence dont fait preuve la pasionaria de l’échec scolaire. Sa France à elle, « déteste les règles » et « sèche les cours », affirme-t-elle. Soit. Mais pourquoi ne pas poursuivre le propos en ajoutant qu’elle télécharge de la musique illégalement ? Cela ne jurerait pas avec le reste du tableau… Car le peer-to-peer, c’est la liberté, la rébellion face à l’ordre établi, l’esprit rock and roll, et aussi la résistance absolue au fascisme, bien sûr.

Sauf que.

Oubliant joyeusement ses principes d’apache, Diam’s a apporté un soutien sans faille à Hadopi, ce texte attentatoire aux libertés (lesquelles ?) que le lobby des majors du disque a obtenu d’un gouvernement vilement acquis aux pouvoirs de l’argent-roi. Là, la pétroleuse a laissé de côté la révolte, le temps de jeter un coup d’œil du côté de son porte-monnaie : il allait lui falloir en vendre, des CD, pour acheter un appart’ chez ces « bourges » qu’elle exècre. Bourges qui, pour certains, sont assez cons – et probablement ses meilleurs clients – pour acheter ses disques dans lesquels ils se font copieusement traiter de beaufs.

Penser à mettre une conclusion ici. Et à remercier Basile de Koch pour le titre.

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.