« Mais si l’émotion est grande, c’est que certains faits divers n’en sont pas, même lorsqu’ils sont l’œuvre d’un fou. En tout cas, elle permet d’aborder un climat qui laisse craindre ce genre de passages à l’acte. » Extraits de leur contexte, ces mots de Caroline Fourest pourraient sembler pertinents. Malheureusement, la lecture de son article nous montre notre opinioniste patentée se prendre une nouvelle fois les pieds dans le tapis. Le ton sentencieux dont elle use chroniquement parvient néanmoins à la faire passer pour compétente aux yeux de quelques gogos qui prennent le politiquement correct pour de la libre-pensée. Mais les diagnostics qu’elle pose d’un ton sans appel sont le plus souvent à côté de la plaque, sauf parfois où elle dit vrai comme le fait deux fois par jour une montre arrêtée.
Tout récemment, une église de mon quartier a été soigneusement vandalisée. Le coupable court toujours et je me garderai bien d’en faire un portrait robot idéologique comme cette dernière n’hésita pas à le faire dans d’autres circonstances. Si ça se trouve, il n’est même pas abonné à Charlie Hebdo… Mais l’ambiance est là. Les chiffres aussi, d’ailleurs : 80 % des « atteintes aux édifices religieux et aux sépultures » concernent des sites chrétiens. La couverture médiatique qui en est faite demeure toutefois confinée à la rubrique des chiens écrasés. Quant à l’indignation, elle n’a pas atteint ni l’Élysée, ni Matignon, ni même la rue de Solférino, lieux pourtant prompts à dégouliner de vertu outragée.
En attendant, on rigole bien au sein des Femen. Leur show est rôdé dorénavant : elles connaissent bien les lieux où elles peuvent répéter à l’envi. À Paris, elles se produisent régulièrement à Notre-Dame et à la Madeleine dans des représentations où on les a vues manier tantôt le bâton, tantôt le pistolet, tantôt le foie de veau. L’utilisation de tels accessoires est devenue indispensable à la mise en scène, compte tenu des difficultés que rencontrent ces militantes pour déclamer des phrases de plus de trois mots. Pour faire la claque, au milieu d’un public de moins en moins réceptif à la vulgarité agressive des « sextrémistes », il reste encore leur compagnonne de route qui feignit grossièrement l’impartialité afin de justifier leur dernier délit. « Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire » écrivait Boileau…
Parce que les happenings ecclésiaux de ces activistes ne relèvent pas de la liberté d’expression mais du droit pénal. On a connu l’autorité judiciaire plus célère dans d’autres cas. Et c’est ce sentiment d’impunité qui conduit ces délinquantes multirécidivistes à fanfaronner sur les réseaux sociaux dans leur coprolalie habituelle – on ne change pas une équipe qui gagne. Leur groupuscule picturo-mammaire semble avoir de beaux jours devant lui, eu égard à la mansuétude dont elles bénéficient de la part de nos chers dirigeants qui nous montrent une nouvelle fois que leur « boussole républicaine » fonctionne par intermittence.
Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.