« Mais si l’émotion est grande, c’est que certains faits divers n’en sont pas, même lorsqu’ils sont l’œuvre d’un fou. En tout cas, elle permet d’aborder un climat qui laisse craindre ce genre de passages à l’acte. » Extraits de leur contexte, ces mots de Caroline Fourest pourraient sembler pertinents. Malheureusement, la lecture de son article nous montre notre opinioniste patentée se prendre une nouvelle fois les pieds dans le tapis. Le ton sentencieux dont elle use chroniquement parvient néanmoins à la faire passer pour compétente aux yeux de quelques gogos qui prennent le politiquement correct pour de la libre-pensée. Mais les diagnostics qu’elle pose d’un ton sans appel sont le plus souvent à côté de la plaque, sauf parfois où elle dit vrai comme le fait deux fois par jour une montre arrêtée.
Tout récemment, une église de mon quartier a été soigneusement vandalisée. Le coupable court toujours et je me garderai bien d’en faire un portrait robot idéologique comme cette dernière n’hésita pas à le faire dans d’autres circonstances. Si ça se trouve, il n’est même pas abonné à Charlie Hebdo… Mais l’ambiance est là. Les chiffres aussi, d’ailleurs : 80 % des « atteintes aux édifices religieux et aux sépultures » concernent des sites chrétiens. La couverture médiatique qui en est faite demeure toutefois confinée à la rubrique des chiens écrasés. Quant à l’indignation, elle n’a pas atteint ni l’Élysée, ni Matignon, ni même la rue de Solférino, lieux pourtant prompts à dégouliner de vertu outragée.