« Débaptisation » : comment sortir lorsqu’on est déjà dehors ?

Albert Einstein aurait dit : « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » J’avoue que j’aimerais passer à autre chose qu’à ces controverses fumeuses lancées par des chansonniers en mal d’inspiration ou des théologiens en mal d’orthodoxie. A chaque reprise, j’imagine qu’on a touché le fond. Optimisme indécrottable… Désormais, il est question de « débaptisation » : encore un joli barbarisme. Barbarisme lexical et barbarisme théologique. Ça fait beaucoup en un seul mot, non ?

Sachez d’abord, chers amis candidats à la « débaptisation », que votre mot horrible rend dingue mon correcteur automatique d’orthographe, et surtout, que cette démarche n’effacera rien, ni juridiquement, ni sacramentellement. Vous resterez des « malgré nous » comme nous restons des « malgré vous ». Rebelles anti-Benoît, apprenez que le seul effet de votre action citoyenne et vigilante sera une note en marge dans le registre des baptêmes de l’église dans laquelle vous n’êtes jamais entrés autrement qu’en grenouillère. J’espère que ça vous fera plaisir, parce qu’on ne pourra pas faire grand chose de plus. On ne tippexe pas un sacrement donné, c’est comme ça.

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Tu ne tueras pas

Il y a quelques semaines, les informations nous ont livré une énième histoire de rapt d’enfant qui se révéla être, par la suite, une maladroite tentative de diversion tentant de dissimuler la mort de cette enfant. Morte de mauvais traitements. Un fait divers de plus, avant de passer au sport.

Cette petite fille eut le malheur de s’être développée avec un patrimoine génétique différent de celui de ses frères et sœurs. Peut-être qu’elle remuait trop à la maison, mangeait avec gloutonnerie ou fatiguait par l’attention soutenue que son comportement demandait à son entourage. Quoi qu’il en soit, elle ne dérangera plus personne. Son bref passage sur terre aura rapidement pris la forme d’un calvaire qu’en peu de temps nous aurons chassé de nos mémoires. Combien d’entre nous se souviennent d’elle, d’ailleurs ?

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Les fumées de Satan enfin dissipées ?

Aujourd’hui, j’entends exulter ceux qui voient désormais le triomphe de leur combat.
J’entends exulter ceux qui considèrent que la Tradition s’est arrêtée en 1962.
J’entends exulter ceux qui osent évoquer leur fidélité sans faille à une Église qu’ils n’ont eu de cesse d’insulter depuis vingt ans.
J’entends exulter ceux qui parlent d’unité alors qu’ils n’ont pas hésité à s’engager dans le schisme.
J’entends exulter ceux qui pensent que les 50 signes de Croix de « leur » messe sont d’institution divine.
J’entends exulter ceux qui travestissent en Église triomphante leurs utopies théocratiques.
J’entends exulter ceux qui se placent en victimes d’hier en espérant devenir bourreaux demain.
J’entends exulter ceux qui dénient aux autres le respect qu’ils ont toujours réclamé pour eux-mêmes.
J’entends exulter ceux qui, ayant pour tout bagage théologique les séquelles d’un caté de bonnes-soeurs intégristes et/ou la lecture en diagonale de la grossière compilation des « 200 hérésies de Vatican II », prétendent juger de l’orthodoxie du Magistère.
J’entends exulter ceux qui nous regardent comme des catholiques honteux ou des protestants déguisés.
J’entends exulter ceux qui n’auront jamais versé dans l’humilité et la douceur.
J’entends exulter ceux qui vénèrent un évêque anachronique qui s’est permis, en désobéissant, de reprendre le « non possumus » des martyrs chrétiens qui allaient verser leur sang.

J’imagine bien que leur combat n’est pas terminé. Et qu’ils ne lâcheront rien de ces certitudes qu’il appellent la « vraie foi ».

Aujourd’hui, je pense à ceux qui ont quitté la FSSPX en 1988. Eux savent ce qu’est la fidélité et ils en connaissent le prix.

A D.S. et A.J. avec toute mon estime.

Pilote automatique

Je viens vous présenter de très plates excuses. Car je reconnais le cynisme dont j’ai fait preuve, récemment, vis-à-vis des perpétuels indignés qui sortent manifester avant de savoir pourquoi. J’ai blessé certains de ces abonnés du calicot dont le principal mérite consiste à financer l’industrie du fanion et de la casquette sérigraphiés.

En effet, ces marathoniens des combats convenus ordonnent leurs colères en fonction des sondages d’opinion et n’empruntent que les pistes vertes ou rouges soigneusement balisées par les médias et les imprimeurs (si le baromètre indique « beau temps », bien sûr). Contrairement aux individus passifs et indifférents tels que celui qui se trouve actuellement devant mon écran 19 pouces –  fabriqué probablement dans des conditions sociales douteuses afin de préserver mon pouvoir d’achat –, ils n’hésitent pas à louper un épisode de leur feuilleton télé favori (qui sera rediffusé demain soir) afin de se dissoudre dans la vigilance citoyenne, sans faire de grumeaux dans la pâte.

Malheur aux indécis, aux émetteurs de bulletins blancs, aux individualistes et à ceux qui cherchent la petite bête : liberté, justice et acquis sociaux n’attendent pas ! L’autocar du retour non plus.

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.

Less is mort

Comment ne pas avoir envie de rigoler devant ces échoppes hype du Marais ou de Saint-Germain-des-Prés ? Ambiance : grand local vide, murs blancs, sol en béton ciré et un portant au milieu de la pièce. Pardon, du showroom ! Et quatre ou cinq T-shirts qui pendouillent sur des cintres. En accrocher davantage ferait cheap. Ne vous avisez pas de demander s’il y a le même modèle en XL : on n’est pas chez Décathlon ! Quant à la taulière : une créature austère et évanescente qui hante les lieux, allant et venant de la cabine d’essayage au tiroir-caisse. Elle est forcément vêtue de noir : c’est le dress code exigé pour vendre des raretés en jersey au prix d’un RMI.

J’aime flâner, en passant d’une vitrine de boutique à celle d’une galerie d’art contemporain. Elles ont quelque chose du magasin de farces et attrapes, le côté joyeux en moins. Car le commerce branché exige que l’on escroque le chaland avec un air grave et prétentieux. Question de conscience professionnelle…

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.

Info à la louche

30% ! C’est tout. Rien à savoir d’autre. Une règle universelle, comme celles de Murphy ou d’Archimède. « 30% de quoi ? » allez-vous me demander. 30% de tout, à propos de tout, n’importe quand et n’importe où !

Ne perdez pas de temps à calculer la proportion de Big-Mac dans l’alimentation quotidienne d’un yuppie new-yorkais. Ni celle de la diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone après la révolution industrielle. Pas la peine de se creuser la cervelle pour trouver le taux de chambres inoccupées dans cet hôtel de la côte normande, pendant un mois de juillet aussi humide. Ni pour savoir quelle croissance du chiffre d’affaires a été permise en plaçant des pom-pom girls aux caisses de ce supermarché septentrional. Vous avez deviné : 30% !

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Du vintage

Vous venez de tomber sur la page de ce site d’enchères sur internet qui vous interpelle : « VEND SUPERBE VESTE CUIRE MARON VINTAGE A SAISIRE ! » Vous avez compris ou bien (entre nous : je déteste cette expression) ? Une affaire comme ça, vous n’avez pas le droit de la rater. C’est quasiment un cadeau qu’on vous fait. Alors, vous attendez quoi, au juste, pour taper 80 (euros) dans la case prévue à cet effet, puis cliquer sur « Confirmer l’enchère », hein ? Car vous allez acquérir un objet rare. Rare, donc cher. Cher parce que vintage.

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L’éternel retour

Un blog de plus, pourquoi faire ?
Pour tuer le temps.

Qui suis-je ?
Et vous, qui êtes-vous pour me parler sur ce ton ?

Pourquoi ce nom « antiphrases » ?
Parce que j’aime bien le concept.

Que valent mes opinions ?
Rien du tout, c’est pour cela que je vous en fais profiter gratuitement.

Que gagnerez-vous en regardant ce blog ?
Pas grand-chose. Vous allez plutôt perdre votre temps.

Alors, que faire ?
Éteignez votre ordinateur : la vraie vie est ailleurs.

Quelque chose à ajouter ?
Oui, mais j’ai oublié quoi.