Auteur/autrice : Moi-même

La FIAC c’est moi !

Je n’aurai probablement jamais assez de mots pour exprimer tout ce que l’art conceptuel me donne à ressentir…

L’impression de toucher enfin à la vérité, à la plénitude, à la quintessence esthétiques…

Après des siècles de tâtonnements maladroits (Vinci, Vermeer, Fragonard, Turner, etc.)…

Sinon, je voulais ajouter un truc, mais j’ai oublié quoi.

L’indignation était presque parfaite

Ton parcours te destinait quasi-inévitablement à une carrière d’apparatchik, rue de Solférino : militantisme à la FIDL® (pendant ta dernière année de terminale, au Lycée Robespierre), puis à l’UNEF® (pendant ta première – et dernière – année de socio, à Nanterre), et enfin à SOS-Racisme® (pendant ta première année au RSA, dans ta piaule). Pour l’instant, on t’a cantonné à l’achat des piles pour le haut-parleur et à la photocopie des tracts. Mais tu sens bien que tu es appelé à un destin plus grand : lutter contre le Mal et voir en vrai Ségolène Royal. Et tu rêves de pouvoir faire, à ton tour, le célèbre numéro de l’indignation « citoyenne »© devant les caméras du journal télévisé, comme tes idoles Benoît et Martine, les deux pleureuses officielles du parti. Et pour cela, tu me demandes de te montrer comment faire.

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Éphèbophobie

Pour commencer, et avant d’aller plus loin dans cette étude aussi rigoureusement menée qu’un documentaire de Mordillat et Prieur, les deux faussaires de l’exégèse historico-critique, il faut tout d’abord définir ce qu’est un « jeune ». Un jeune est un être humain. Ou presque. Ce qui en fait une espèce à part n’est pas tant son âge – susceptible de varier de 7 à 77 ans – que sa culture – inculture conviendrait mieux, me glisse-t-on à l’oreille – qui le pousse à fuir tout ce que le génie humain a élaboré depuis que l’Homo Sapiens a troqué la peau de mammouth contre un costume de prêt-à-porter bon marché.

Il apparaît que le jeune goûte avec volupté la littérature classique. Non, je plaisante. En vérité, sa maîtrise insuffisante de la langue officielle le condamne inexorablement à préférer les Beat them all, ces jeux vidéo dans lesquels il laisse s’exprimer toute sa finesse d’esprit en dézinguant à foison des ennemis virtuels dans une guerre des gangs sans merci. À propos de langage, nous ne pouvons que déplorer les mutations tchernobyliennes ayant abouti à l’apparition d’un idiome qui rendrait malade plus d’un académicien. Décrypter ce sabir-SMS demande un effort comparable à celui qu’effectua Champollion face aux hiéroglyphes au sens encore inviolé. À la légère différence que le savant susnommé pouvait s’émerveiller devant ces signes extraordinaires d’esthétisme et de mystère, tandis que nous, nous sommes conduits vers une consternation proche du désespoir en face de ce dialecte issu des ravages conjugués des réformes éducatives, des messageries instantanées, et sans doute aussi d’une forme de dégénérescence cellulaire des masses cérébrales.

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Les fonctionnaires de la contestation (art inside)

Le monde de la finance les qualifierait d’escrocs ; le monde de l’Art préfère parler de « plasticiens ». N’osant pas se prétendre peintres ou sculpteurs, ils se sont inventé une discipline que le béotien ordinaire assimilerait à un « foutage de gueule », si on lui apprenait que ça existe après son sixième pastis vespéral.

En mai 68, l’École des Beaux-Arts fut un haut lieu de production d’affiches engagées – et souvent excellentes, d’ailleurs – qui affirmaient « La chienlit c’est lui ! », ou encore « Presse – Ne pas avaler ». Dès lors, comment pourrait-elle renier cet héritage dans lequel expression artistique et contestation politique se rejoignent ? D’autant que, depuis près de trente ans, cette contestation est devenue institutionnelle et sponsorisée par l’État via le Ministère de la Culture, Radio-France ou Arte. Pourtant, l’ENSBA vient de réagir frileusement en faisant retirer de sa façade l’œuvre engagée d’une « artiste » chinoise qui consistait en deux grands panneaux sur lesquels était inscrit « travailler moins gagner plus ».

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Infailliblement pontifiante

Vous l’avez sans doute aperçue dans un de ces débats byzantins dont la télé publique raffole. Le visage orné d’un petit sourire en coin, elle vient faire méthodiquement, et sur leur terrain, la leçon à des docteurs en sciences humaines ou divines. C’est Gros-Jean qui remontre à son curé, encore que Caroline Fourest ne fréquente probablement pas son curé, et de toute façon, ne traite pas avec les subalternes : elle préfère tancer le Pape qui, à ses yeux, vérifie le principe de Peter relatif au niveau d’incompétence promis, un jour, à tous ceux qui progressent au sein d’une hiérarchie. Ne doutant de rien, et surtout pas d’elle-même, elle se verrait bien lui faire le catéchisme, en lui tapant sur les doigts pour le punir de « l’évolution rétrograde du Vatican » dont il se serait rendu coupable. Car, autant l’avouer sans ambages : après avoir sacrifié ses plus belles années dans les obscures et moites Archives Secrètes du Vatican à déchiffrer des grimoires poussiéreux, elle peut enfin proclamer « le caractère conservateur de Benoît XVI ». Pensez bien au poids d’une telle accusation quand elle émane ex cathedra d’une « intellectuelle engagée » qui ne se lasse pas de nous rappeler à quel point ses recherches sont empreintes d’une rigueur inquisitoriale à la limite du scrupule et dénuées de tout a priori !

C’est pourtant la même qui évoque « l’envie de ferrailler contre tous les fanatiques (et leurs amis) » qui la meut. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un « fanatique » ? Sur quels critères objectifs peut-on déterminer l’appartenance à cette catégorie de « fanatique » ? Quels sont les signes ostensibles qui permettent de distinguer le croyant fréquentable de l’ignoble « fanatique » qui n’est – soyons réalistes – qu’un « théocrate » en puissance ? Et quelles tentations doit-on vaincre afin de ne pas faillir en devenant « fanatique » ? On aura compris que de telles questions sont trop complexes pour être traitées par n’importe qui (vous, par exemple) : elles appellent le jugement, au cas par cas, de la spécialiste qui a « lu, étudié, comparé », et qui « a écrit de nombreux essais sur l’extrême droite, l’intégrisme (juif, chrétien et musulman), mais aussi contre les préjugés ». Grâce à un flair sans égal, elle débusque le « fanatique » avant de le démasquer, puis le démystifier, et enfin le ridiculiser en public, voire même (note : la locution « voire même » est parfaitement correcte et non une forme redondante) lui faire sauter ses subventions, si affinités. Search and destroy.

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La donna è mobile

Il y a quelques jours, lors d’un débat télévisé, la vidéo d’une chanson de Diam’s fut passée en guise d’illustration sonore, avant que les gens sérieux ne prennent la parole. Visiblement, notre diva de la rime pauvre reçut l’inspiration des muses du texte engagé avant de produire cette mélopée qui  restera, à coup sûr, dans les annales de la chanson réaliste. Toutefois, je persiste à rester dubitatif devant la pertinence des positions qui y sont exprimées.

Passons sur les lyrics empreints d’une vulgarité qui n’a rien à envier à certains de ses collègues masculins…

Passons sur le niveau poétique de l’opus : un fastidieux name-dropping de marques emblématiques de ce qui est supposé être son univers à elle…

Passons sur une vision manichéenne et surprenante de la société, dans laquelle le dealer est quasiment présenté comme un Robin des Bois des temps modernes…

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The peacemaker

Offrons un nouveau tonnerre d’applaudissements au jury d’Oslo. Car pouvoir autant rigoler en temps de crise boursière et de péril grippal est si rare. Allez, on se la repasse encore une fois : « Barack Obama a reçu Prix Nobel de la Paix 2009 »… Sauf si vous avez passé tout votre vendredi à flotter mollement dans un caisson d’isolation sensorielle, vous n’avez pu échapper à l’info. Normalement, des trucs comme ça, c’est réservé au 1er avril. Mais là, le jury du Nobel a décidé de se lâcher, de nous faire un truc rock and roll, pour la beauté du geste. Bien entendu, notre hillaryté laisse demeurer en nous un certain nombre de questions relatives à une telle désignation. Car octroyer ledit Prix à l’actuel gérant de la boutique de l’Uncle Sam a tout de même de quoi dérouter…

Puisqu’il s’agit d’une décision collégiale, on peut déjà s’interroger sur la manière dont le vote s’est effectué. S’est-il inspiré des méthodes en vogue dans certaines cellules socialistes de la région lilloise ? D’ailleurs, qui compose ce comité distributeur des satisfecit qui couronnent glorieusement les carrières exemplaires ? En mon for intérieur, je me suis mis à imaginer qu’il s’y trouvât des Afghans ou des Irakiens n’ayant pu faire comptabiliser leurs suffrages, lors du vote à main levée, pour cause de membres amputés par quelque « frappe chirurgicale » opérée par les édificateurs du nouvel ordre mondial.

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Moteurs de recherche (font du ski)

Oui, je sais : on a les lecteurs qu’on mérite. Mais quand je vois comment les gens arrivent ici, je commence à croire que j’ai un karma sérieusement chargé. La preuve :

« acheter lexomil sur internet » : Encore toi ? Si tu veux, j’ai aussi du « cheap Propofol » (et c’est du vrai : y’a des stocks à écouler).

« essayages de porte jaretelles » : Fais attention : t’es en train de baver sur ton clavier !

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